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22 novembre 2009

Pamphlet pour la dignité.

la_question 


de Henri Alleg, chez Minuit, 2008 (1ère édition en 1958, rapidement censurée)


Directeur d'un quotidien démocratique qui n'hésite pas à dénoncer les erreurs commises par le gouvernement en place et à prendre parti pour le peuple algérien et son désir d'émancipation, Henri Alleg doit fermer boutique dès 1955, interdit de parution. 
Cette censure ne cessera jamais, imposant une omerta sur tous les faits et gestes du contingent dans le pays. 

La Guerre d'Algérie bat son plein, les insurgés du FLN usent le moral des troupes. Pour combattre l'ennemi, « soumettre quelqu'un à la question » (la torture) devient alors « monnaie courante ». 

Finalement arrêté le 12 juin 1957 par les paras de la 10ème DP, Henri Alleg va être séquestré durant un mois, un long mois.

Il va subir, comme des centaines de milliers d'autres algériens, les conséquences directes de ce vide juridique concernant ce sujet sensible, pourtant contraire à l'un des préceptes des Droits de l'homme et qui fut malheureusement, à l'origine d'exactions barbares les plus dégradantes qui puissent exister.

Au sortir de ce tunnel, Alleg, maintenu encore quatre mois dans un autre camp de prisonnier, en profite pour coucher sur papier le cauchemar terrible qu'il vient de vivre. Sans fioritures aucune, il va publier en 1958, chez Minuit, ce récit « brut », désormais historique, qui va grandement participer à fragiliser la IVème République.

Laurent.

 

La quatrième de couverture :

La première édition de La Question, d'Henri Alleg fut achevée d'imprimer le 12 février 1958.
Des journaux qui avaient signalé l'importance du texte furent saisis. Quatre semaines plus tard, le jeudi 27 mars 1958 dans l'après-midi, les hommes du commissaire divisionnaire Mathieu, agissant sur commission rogatoire du commandant Giraud, juge d'instruction auprès du tribunal des forces armées de Paris, saisirent une partie de la septième réédition de La Question. Le récit d'Alleg a été perçu aussitôt comme emblématique par sa brièveté même, son style nu, sa sécheresse de procès-verbal qui dénonçait nommément les tortionnaires sous des initiales qui ne trompaient personne.

Sa tension interne de cri maîtrisé a rendu celui-ci d'autant plus insupportable : l'horreur était dite sur le ton des classiques. La Question fut un météorite dont l'impact fit tressaillir des consciences bien au-delà des " chers professeurs ", des intellectuels et des militants. 

A l'instar de J'accuse, ce livre minuscule a cheminé longtemps.

Jean-Pierre Rioux, historien francçais.

 

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